Tuesday, October 21, 2008

actu/livre






Bogart: à certains égards...

Par Roosevelt Boncoeur


Après une heure et demie de route, je suis enfin à Brooklyn. Je cherche maintenant le chemin qui doit me conduire au centre communautaire Bérée, où se tient la vente signature du premier recueil de poèmes de Jeanie Bogart. Quelques égarements par ci par là engloutissent une autre demie heure. Une legère couche d’obscurité commence à étreindre les rues de la ville. Il est six heures vingt. Enfin ! Je retrouve ma voie, guidé par les explications d’un ami que j’avais quelques minutes avant appellé à la rescousse, ma voiture n’étant pas équipé d’un système de GPS.
À l’intérieur du centre Bérée le public est déjà là. (Les amoureux de poesie et amis de la poétesse, tous confondus)
Jocelyne Dorismé que j’avais devancée, retardée elle aussi par les mêmes inconvénients que moi bien qu’elle pocedait apparemment l’un de ces gagets intelligents, dotés de sens de l’orientation, donna le coup d’envoi de la fête, après les mots de bienvenu de Assely Etienne du centre Bérée.
Sur le podium défilent alors, tour à tour, les invités de madame la poétesse. Les heures qui suivent sont à Bogart. À tous égards. Avec raison. « À tout seigneur tout honneur dit le dicton ». Le docteur Frantz-Antoine Leconte parle de la poesie de Jeanie en des termes élogieux. Souligne le caractère profondement humain de la poésie de cette poétesse qui ose par les mots et qui ne mâche pas ses mots. Son collegue Hugues Saint-fort, après une pause musicale offerte à l’assistance par John Steve Brunache aborde dans le même sens. Le docteur Saint-Fort qui centrait son intervention sur la personnalité de l’auteur du receuil « Un jour... Tes pantoufles » évoque les qualités de cette femme qui dit-il ne marchande jamais son amitié…
Puis vient le temps des déclamations. Je tends attentivement l’oreille aux lèvres des diseuses. Elles déclament. J’écoute ! Non… Je découvre. J’apprends. Je déguste les vers de Jeanie. Je suis dans son champ de muse. Avant je n’avais lu que quelques rares de ses poèmes publiés ça et là sur le web. là, j'en ai plein les oreilles...
Il est huit heures vingt minutes. La fête est finie. La nuit étale ses longs tentacules sur les rues de Brooklyn, grouillantes d’activés. L’air est léger. Je dois maintenant reprendre la route pour Connecticut. Je pars. Avec des voix dans la tête. Des voix douces et intelligentes. Des voix qui savent lire les émotions entre les lignes. Des voix qui savent dire la valeur de chaque mot. Des douces voix de femmes. J’ai presque envie de dire des voix de sirènes. Elles s’appellent : Myrcie Villefranche, Francesca André et Michèle Voltaire Marcelin. Dans le sifflement de la brise du soir, je perçois tout bas les derniers échos de leurs voix qui déclament (rien que pour moi) les vers de Jeanie.

Ah ... Jeanie !
Femme de grands mots (maux ?)
Quelle flamme ou quelle magie
As-tu allumée en moi ? Ô que c’était beau !…
















par écrit

Un jour... Tes pantoufles
l'apprentissage du cri ou l
'expérience d
es douleurs?



Les mots ont toujours joué un rôle important dans nos rapports d’êtres doués de bon sens et d’intelligence. Éléments fondamentaux dans la transmission de la pensée et des sentiments humains, l’homo sapiens, utilise les mots depuis la nuit des temps pour dire ses plus simples besoins et ses sentiments les plus profonds. Toujours est il que certains hommes ont bâti avec le temps une relation un peu particulière avec les mots. On les appellent, ces hommes-là : Amoureux des mots, hommes de lettres, sages, poètes etc.

Jeanie Bogart est de la trempe de cette catégorie d’humain. Son premier recueil de poème confirme cette communion presque sacrée qu’elle entretient avec le verbe.
Dans son recueil, Jeanie emploie les mots comme matériaux, tel le peintre, le sculpteur, ou l’artisan utilise les couleurs, l’argile ou le fer pour créer une œuvre d’art de toute beauté. C’est cette œuvre finie, façonnée par les mains de la poétesse que j’ai le plaisir de commenter sous le titre :
Un jour… Tes pantoufles/L’apprentissage du cri ou l’expérience des douleurs ?
Dès l’introduction du recueil, la poétesse avoue entrer dans le monde de l’écriture avec toute son insouciance et sa détermination avec des mots qui parlent d’eux-mêmes. Lorsque les lèvres se serrent. Pas que la poétesse veut crier ses douleurs, ses peurs, ses espérances … de femme à tout bout de champ. Au contraire, elle accouche par pure nécessité. Elle écrit dans son prologue :


« L’écriture pour moi est un besoin naturel. Elle vient dans les moments de pure nécessité»

« Elle reviendra toujours brusque tenaillant
Cette envie de dire ce qui n’est rien…

Elle reviendra toujours cette envie d’aligner les mots
Dans le désordre rien que des mots bizarres… »

Quels autres mots pourraient mieux traduire ce besoin de dire, d’accoucher, de crier ses maux, ses joies, ses passions, ses folies… sinon que ses mots-la ? Ces mots qui mordent. Du moins, ces mots qui laissent leurs morsures sur la main de la poétesse. Qui déshabillent l’écriture, pour dévoiler les ÊTRES. Pour montrer la femme telle qu’elle est : Libre. Candide par moment. Sensuelle. Et follement femme.

« J’assume l’innocente manipulation des mots et des êtres semés un peu partout sur ma vie »
écrit Jeanie.
Des mots pleins de sens, qui comme bien d’autres tortillent sous la main de la poétesse quand la plume n’a rien à cacher mais tout à écrire.

Je suis telle que je suis…

Je vais toujours à contre sens
Entre le dit et l’interdit…

Divisées en clans sur la balance des lendemains
Les étoiles parlent le langage des sans-abri…

Quel peut-être la couleur de nos désirs ... ( ?)

Là où les mots se balancent entre deux folies…

Néanmoins, chaque mot compte. Chaque mot tient une place importante dans cette coulée d’émotion. Chaque mot a un poids unique. Chaque phrase peut susciter des lots de questionnements. Le plus pertinent serait de se demander si tous ces mots qui nettoient, grattent, frottent, lissent, caressent… pour reprendre les propres termes de la poétesse ne sont pas nés de ce que j’appelle: l’apprentissage du cri ou l’expérience des douleurs ?

Comment ne pas interroger ces vers :
j’aurais voulu enlacer l’horizon jusqu'à l’étrangler. Faire éclater mon avenir anémié.
Comment ne pas s’extasier quand Jeanie écrit :
« J’ai mangé mon silence »
Ou quand elle dit : « si tu bois la vie à petites cuillerées, si tu lèches le bonheur à grands coups de langue assure-toi que tout ce que tu bois, manges, lèches n’est autre qu’un homme.

La poésie de Jeanie charme. C’est le moins que l’on puisse dire. Et cette escapade dans l’art poétique délicieusement mûr de cette femme me laisse la sensation que même avec la force extraordinaire qu’on reconnaît aux mots, il est souvent péniblement dificile de tout exprimer par les mots. Dans ces circonstances-là, sans nul doute qu’un cri suffirait…


Roosevelt Boncoeur
Connecticut le 20 octobre 2008

texto/ la poésie des ex-îlés

silence


Poignant silence !
Je t’aime malgré toi
Malgré moi
Je t’aime jusqu'à croire
Que nous pèseront lourd
Le poid de l’eloignement
De nos atttentes patentées

Déchirant silence !
Nous sommes six millions d’habitants
Et un soleil miroitant nos mensonges.
La vie s’en ira comme à l’ordinaire
À sens unique
Piétinant notre candide perversité
Le temps revêt la couleur poupe
De nos désirs fous

ton sexe s'en ira un jour
Emportant mes entrailles
Ce jour-là
J’aurai perdu l’espoir


Jeanie Bogart

Un jour... Tes pantoufles/ éditions paroles, Montréal © septembre 2008



dans l'actualité

Journée du livre haitien
une tradition depuis neuf ans
à Stamford Connecticut
La 9e édition de la journée du livre haïtien (l’unique manifestation du genre dans l’État du Connecticut) s’est tenue le 10 octobre dernier à Stamford CT dans les locaux de la « Fergusson librairy’s south end branch » avec cette année comme invités de choix Frantz “Kiki’Wainwright, Jeanie Bogart, Dr. Frantz-Antoine Leconte; Mimi Gabriel et André Fouad…
Dans le cadre de cette activité, plusieurs conférences /débats ont été prononces. Les termes de la négritude et de l’infidélité ont été respectivement abordés par le docteur Frantz-Antoine Leconte et la romancière Mimi Gabriel. Quant aux champs de la poésie, ils ont été explorés par Les poètes Jeanie Bogart et André Fouad. Une occasion d’échange et de partage entre le panel des invités et les participants. Qui ont profité pour se procurer quelques-uns des titres de choix, d’auteurs haïtiens proposés en la circonstance par Haitianbook Centre.
En dépit d’une faible participation des membres de la communauté haïtienne du Connecticut, la 9eme journée du livre haïtien s’est déroulée dans une atmosphère très cordiale.

Rappelons que la journée du livre haïtien est une initiative de la Haitian-American Professionals Association of Connecticut, Inc. (HAPAC)

Saturday, September 20, 2008

l'édito



Encore un édito de plus. Encore le même plaisir, à chaque fois qu’il faut dire nos rêves, nos désirs, nos manquements et nos espérances. La littérature, la musique, la sculpture… l’art en général n’est que l’expression des plus profondes sensations qui bouillonnent en nous. À ce propos, nous voulons profiter de cette occasion pour exprimer nos sympathies aux familles des victimes des quatre cyclones qui ont ravagés Haïti.
Une pensée spéciale à ceux d’ici ou de là-bas qui ont perdu un proche. Allez ! courage…
Autant qu’il y aura la vie, autant qu’on en aura besoin de ces mots-là et de bien d’autres encore.

Roosevelt Boncoeur


dans l'actualité

« Absolument Livre » pour susciter l'intérêt de lire!«Absolument Livre», une émission littéraire, visant à initier de nouveaux lecteurs, sera bientôt diffusée sur la Télévision nationale d'Haïti. Cette initiative de la Direction nationale du livre (DNL) s'inscrit dans le cadre de leur politique de sensibilisation en vue de s'organiser de manière à inscrire le livre dans le vécu des jeunes, en créant des espaces médiatiques consacrés essentiellement à des débats sur les livres haïtiens. Une activité d'exploitation qui s'avère une ressource incontournable à l'épanouissement de la jeunesse.


Cette émission bihebdomadaire, qui sera animée par Pierre Richard Jean-Pierre, professeur en philosophie et Fortetson Lokandya Fénélon, communicologue/poète, relève d'un projet de la Direction nationale du livre (DNL) de concert avec la Télévision nationale d'Haïti et le ministère de la Culture et de la Communication, pour offrir aux jeunes l'opportunité de découvrir certains auteurs haïtiens et des programmes littéraires devant les aider à l'initiation de la lecture personnalisée. «Absolument livre», un procédé pour encourager les téléspectateurs à lire davantage, bien que la lecture demeure un loisir éducatif important, cela n'empêche qu'elle soit en compétition avec plusieurs d'autres véritablement moins exigeants. Le projet «Absolument livre» initié par le service de la Direction nationale du livre est un outil intéressant. Parce qu'il faut encourager la lecture et assurer la promotion des oeuvres littéraires par des actions diverses et multiformes. Evidemment une émission bi-hebdo ne peut pas tout résoudre. Mais c'est un début. Il importe que des acteurs du secteur littéraires soient engagés et se tenir les coudes, afin de jouer le rôle qui leur incombe.Une émission suffisamment riche, selon le projet, c'est une occasion de familiariser la communauté haïtienne avec le livre, d'augmenter le nombre de lecteurs au sein de la population et d'habituer les gens à l'existence de la DNL et de sa mission. Vu qu'il est indispensable de communiquer aux autres le travail de certains auteurs haïtiens et de promouvoir la publication de leurs oeuvres. Comment encourager la lecture en pareil contexte ? Comment éviter les abandons ? Pour l'émission « Absolument livre », la réponse est simple: démystifier le milieu littéraire dans le but de soutenir la persévérance de lire, tout en offrant différentes alternatives de lecture à travers l'émission qui se propose de valoriser notre littérature.Diverses actions et communications seront menées par la DNL auprès des jeunes pour faire la promotion des livres. Une collaboration a déjà été entreprise en ce sens au début de l'année avec «Radio Vision 2000, dans Cercle du livre». Il y aura aussi des rencontres avec des personnes-ressources (auteurs-lecteurs), d'où l'importance de l'émission « Absolument livre », qui débutera dans les prochains jours, dont les principaux objectifs sont de sensibiliser massivement la grande population à l'importance du livre et rendre hommage aux auteurs et aux consciencieux du secteur.
Angie Marie Beeline Joseph

par écrit

La chasse à l’éditeur ou les hasards de l’édition
Kettly Mars, écrivain

Le thème proposé par la SGDL, «Le choix d’un éditeur» m’a fait sourire. Dans ma tête, la notion de choix implique opportunités, options, disponibilités. Dans mon expérience – et je peux parler au nom de la majorité des écrivains haïtiens vivant en Haïti –, le thème serait de loin plus réaliste s’il s’intitulait plutôt «La chasse à l’éditeur» ou encore «Les hasards de l’édition».
Je vais illustrer mon propos par une anecdote racontée par mon collègue et ami l’écrivain Gary Victor, originaire de Port-au-Prince comme moi. Gary fait le métier d’écriture depuis bien plus longtemps que moi mais notre parcours est à peu près similaire et nous sommes édités actuellement par la même maison. Il y a quelques années, en Guyane où il participait à une rencontre littéraire, une petite fille de 8ans s’ennuyait dans la salle, et lui aussi probablement. Ils ont lié connaissance, Gary lui a sûrement raconté l’une de ces merveilleuses et effrayantes histoires pour enfants dont il a le secret. Tout heureuse de sa nouvelle connaissance, la petite fille lui a pris la main pour le présenter à sa mère. Et sa mère était… l’éditrice. C’est ainsi qu’a débuté leur collaboration qui porte des fruits. Je constate de plus en plus, surtout après ce séjour en France que, malheureusement, talent mis à part, être édité c’est surtout avoir des relations, entretenir des connaissances, donner dans la débrouillardise. Et pour ceux qui n’ont pas ce tempérament ou des antennes opportunistes, les chances sont minces de «sortir». Une difficile et frustrante réalité.
Il me semble aussi qu’on n’est pas reconnu écrivain, que l’on n’existe pas tant qu’on n’est pas édité dans certains milieux ou dans certaines métropoles françaises. J’apprécie l’opportunité de participer à ce festival francophone où vraiment je m’enrichis de tous ces contacts, de toutes ces rencontres, des expériences partagées. L’un des critères de sélection des écrivains invités était d’avoir été publié en France. Je regrette ces contraintes qui entravent l’élan d’un écrivain. Si je n’avais pas eu la chance (le privilège ?) d’être éditée en France j’aurais raté cette opportunité et ce serait vraiment dommage pour mon pays, car à travers moi c’est la culture, l’histoire, la voix de mon pays qui sont portées en avant. J’ai une occasion précieuse de faire voir autre chose, d’apprendre aux autres des aspects de ma réalité bien différents que les images souvent négatives qu’ils reçoivent des médias.
J’ai publié cinq ouvrages en Haïti à compte d’auteur. Pourquoi ? D’abord, il n’y a que deux ou trois maisons d’édition en Haïti. En fait de maisons d’éditions, ce ne sont surtout que de grandes imprimeries spécialisées dans la publication des livres scolaires. Il arrive parfois qu’elles éditent un ouvrage de fiction, mais c’est sur recommandation, ou pour s’aménager un retour d’ascenseur. Même dans ces cas, il n’y a pas de travail éditorial qui est fait. L’auteur doit vraiment présenter un manuscrit prêt à aller sous presse. Il décide de sa couverture, du format du livre, de ses couleurs, de sa police d’impression. C’est un travail qui est fait de A à Z par l’auteur qui, faute de moyens, s’improvise graphiste et très souvent doit avancer la majeure partie des frais de publication ! Voilà à quoi se résume l’édition en Haïti. 98 %, des écrivains s’auto-éditent.

J’ai fait cette expérience une première fois en me disant que je chercherais ailleurs entre-temps. Je me suis évertuée à trouver des adresses, des informations sur Internet pour expédier des manuscrits en France. Les frais postaux considérables. L’attente. Rien. C’est encore Gary Victor qui a glissé mon nom à son éditeur parce qu’il apprécie mon travail et voulait que je profite de cette diffusion que nous recherchons tous vers les pays francophones. Cet éditeur a eu le mérite de se déplacer en Haïti, de venir à la rencontre du lectorat haïtien, accompagné de son auteur qui sortait un nouveau titre. C’est à cette occasion que je l’ai rencontré, que je lui ai donné un manuscrit et ça a marché tout de suite.
Actuellement, en Haïti, nous sommes environ une dizaine d’écrivains édités à l’étranger, et particulièrement en France, et parmi ces huit écrivains, nous sommes trois femmes. On a tendance à considérer avec envie ceux qui ont franchi cette barrière, comme des rescapés, des privilégiés. Nous avons pu grimper le mât suiffé, c’est un exploit, une prouesse qui tourne la tête à certains et qui les rend désagréables, parce qu’ils perdent la mesure des choses, oubliant finalement l’objectif principal qui est la poursuite de la beauté, l’amitié, la chaleur et tout ce qui passe à travers l’écriture.
L’expérience de Samuel Millogo répond à un besoin. Beaucoup d’auteurs publient à perte mais ils le font quand même parce qu’ils ont besoin du nom d’une maison d’édition dans leur CV, pour leur donner accès à d’autres tremplins, à d’autres étapes. Mon expérience avec un éditeur, la première, est positive. Plus qu’une relation commerciale avec un éditeur, je désire surtout avoir une relation humaine, car je lui confie quelque chose de très précieux, et ça me rassure de voir que cette personne valorise cet objet précieux. Elle veut me connaître, comprendre mes motivations pour créer et pouvoir me conseiller aussi. Et puis il y a tous les aspects techniques et de promotion qui sont pris en charge et soulagent l’écrivain d’un poids très lourd.
Pour ce qui est des «collections» chez certains éditeurs, au prime abord cette idée me dérange. Je dois le dire honnêtement. Mais en voyant le travail d’un éditeur comme Bernard Magnier chez Actes Sud, par exemple, j’y suis moins hostile. Je comprends cet aspect de canalisation qui devrait me faciliter, par exemple, la découverte d’auteurs africains éparpillés dans des langues et régions de ce continent immense. Mais, a priori, réflexe d’ancien colonisé, je vois ça comme une sorte de négrier culturel. On est tous sur le même bateau, les anciens esclaves, enchaînés par cette langue française (spontanée ou traduite), héritage qui nous délivre et nous maintient en même temps dans une mémoire indélébile. Mais c’est nos problèmes, ce n’est peut-être pas votre intention, mais c’est comme ça qu’on le perçoit, qu’on le reçoit.

L’écrivain dans l’espace francophone
Forum organisé par la Société des Gens de Lettres
les lundi 27 et mardi 28 mars 2006 à l'Hôtel de Massa.
LES DOSSIERS DE LA SOCIÉTÉ DES GENS DE LETTRES – L’écrivain dans l’espace francophone